vendredi 28 février 2014

Cela a, vaguement, la couleur d'un Agenda 21...

Cela a, vaguement, la couleur d'un Agenda 21, mais cela n'en est pas un : le document présenté à la probable dernière séance du conseil municipal de la mandature Wasquehal, laborieusement élaboré, sent un peu la naphtaline. Pensez! Depuis la fin de la mandature précédente (c'était encore juste avant les élections), on n'en avait pas reparlé.

Un agenda 21, en principe, cela ne s'élabore pas en vase clos, mais toutes portes ouvertes, avec les acteurs de la ville. Or, de concertation publique, il n'y en a pas eue de tout le mandat. Il y a bien eu quelques réunions ouvertes fin 2007- début 2008, mais avez-vous vu sur le site de la ville ou dans le journal municipal une invitation à participer à son élaboration?

Un agenda 21 communal doit se traduire par des actes concrets dans la vie quotidienne et dans les investissements de la ville. Que penser d'un document qui sort juste avant les élections municipales, alors que rien de concret, ou presque, n'a été inspiré par la démarche de développement durable dans l'action municipale? Que ce sont des promesses électorales.

Il paraît que la mairie agit déjà. Ah bon. Elle inciterait "son personnel à utiliser des moyens de transports alternatifs à la voiture". Selon nos informations, il y a à ce jour, pour une commune de 20 000 habitants relativement compacte, 57 voitures de fonction à essence ou diésel, et, depuis l'an passé, un parc d'une douzaine de V'Lille remisés dans la cour de la Mairie. Quel usage est fait, depuis un an, des unes et de autres? Combien de tickets de métro et de bus ont été distribués? Combien de "primes à vélo ont été octroyées au personnel pour acheter des vélos?

Un agenda 21 doit, certes, définir des actions de court, moyen et long terme. Mais, comme l'a fait remarquer malicieusement Francis Provost, pour la municipalité, qu'est-ce que le court, qu'est-ce que le moyen et qu'est-ce que le long terme?

On peut légitimement se poser la question. Les actions de "court" et même de "moyen terme" sont avant tout des actions qui ne coûtent pas grand chose, puisqu'il s'agit surtout de sensibilisation. Sont reléguées au "long terme" des actions aussi indispensables que la mesure d la performance énergétique des bâtiments.

Un agenda 21 communal devrait s'efforcer d'avoir une vision exhaustive de l'action municipale sur des domaines précis. Prenons l'exemple de l'eau: Il ne suffit pas de se donner bonne conscience en déclarant qu'on arrosera moins les espaces verts! Pour une municipalité, la question qui se pose est aussi : comment faire pour recharger la nappe phréatique, pour éviter les inondations...? Par conséquent, le maintien et même le renforcement d'espaces naturels non imperméabilisés se pose, et s résout en préférant la densification urbaine plutôt que l'extension, la construction sur des friches urbaines plutôt que sur des espaces verts...

Cela dit, sortir à la veille des élections un pseudo-agenda 21, c'est, au fond, reconnaître qu'il y a nécessité d'agir.

Celles et ceux que le sujet intéresse se tourneront donc vers celles et ceux qui portent depuis longtemps le message du développement durable, de la nécessaire transition de notre ville :

Que pourraient être les décisions ambitieuses en matière de développement durable avec un agenda 21 digne de ce nom ?
Notre ami Ignace Motte, au Conseil Municipal, les a énumérées. Elles pourraient irriguer le plan prévisionnel des investissements et une bonne partie de l'action municipale pour les prochains mandats :
  • Entamer un plan de rénovation thermique des bâtiments municipaux (c’est un investissement sur l’emploi et l’on peut réaliser d’importantes économies d’énergie).
  • Suivi de la qualité des sols dans les jardins potagers de la ville pour mesurer la pollution résiduelle après la disparition de l’usine d’incinération.
  • Aménagement de parcours cyclables sécurisés vers les écoles les stations de métro, les entreprises avec introduction de 6 stations de V’Lille et d’arceaux de parking aux endroits utiles.
  • Récupération d’eaux de pluie sur tous les bâtiments municipaux pour assurer l’arrosage.
  • Une politique d’urbanisme qui préserve les espaces verts, supprime l'usage des produits phytosanitaires polluants, recrée de la biodiversité et développe les jardins partagés.
  • La création d’un éco quartier et encouragement à la construction de bâtiment à énergie passive.
  • Une requalification des friches industrielles qui augmente la qualité de vie des habitants.
  • La mise en place d'actions en faveur de la rénovation thermique des logements individuels et des logements collectifs, sur la base d'audits environnementaux et énergétiques, dans le double but de baisse les charges des habitants à faible revenu et de baisse des émissions de C02.
  • L'incitation au co-voiturage dans la commune et à la mise en œuvre de plans de déplacement d'entreprises, à commencer par les services de la ville.
  • L'introduction de la bio et de produits locaux dans les repas servis par la ville...

    Le discours des écologistes sur le sujet a d'autant plus de poids qu'ils  font ce qu'ils disent là où ils sont en situation de responsabilité : à Loos en Gohelle, à Leffrinckoucke, à Lille, à Tourcoing, dans le cadre de l'Espace Naturel Lille Métropole... et qu'on vient voir ce qu'ils font pour s'en inspirer!

    Mais est trop tard, Monsieur Vignoble, pour emmener votre équipe à Loos en Gohelle.



samedi 15 février 2014

Avenue Nelson Mandela, un "urbanisme" désastreux

La municipalité de Wasquehal a choisi de permettre la construction d'immeubles par la Société Nexity sous le vocable sympathique des "Jardins Saint Nicolas", rue du Maréchal Leclercq.

La société Nexity, lointaine héritière de la société "Ferret-Savinel" de la famille Arnault, est devenue un fleuron des sociétés immobilières, étroitement contrôlé par des groupes financiers, dont le Groupe Banque Populaire-Caisse d'Epargne. C'est dire si la rentabilité financière de des opérations est évaluée au plus haut point.

Un F3 de 67 mètres carrés est vendu au minimum près de 250 000 euros, soit à de futurs propriétaires occupants, soit à des investisseurs, qui confient alors la gestion de leur bien à ...Nexity. C'est une affaire qui devrait être bien rentable.

Il suffit d'aller à la rencontre des accédants à la propriété ou des locataires pour constater que si le groupe sait bien vendre des immeubles, il est nettement moins efficient pour s'assurer de la qualité des constructions qu'il fait bâtir et pour assurer son rôle de syndic. Au niveau national, certains mécontents ont ouvert un blog:

http://lesmecontentsdenexity.centerblog.net/

Les personnes rencontrées évoquent, dans ces bâtiments revendiquant le label "haute qualité environnementale" des problèmes d'isolation. On s'étonne de la présence de chauffages électriques, dont même les dernières générations restent d'un rendement faible pour un coût énergétique élevé.

Mais surtout, on découvre que, dans cette résidence dite "sécurisée", on apprend que les garages souterrains sont régulièrement visités, et qu'à l'abri des regards indiscrets, certains véhicules sont fracturés et dégradés. On nous signale  les difficultés à joindre les services du syndic Nexity en cas de problème.

Certains garages sont très humides, ce qui n'est pas étonnant dans un secteur où la nappe phréatique est très proche. On s'étonne même qu'il soit possible de réaliser des garages souterrains en zone inondable.

Est-ce le résultat de ces problèmes ou bien le fait que nombre de foyers des résidences on deux véhicules? Toujours est-il que de nombreux véhicules stationnent en épi sur une bande cyclable qu'on a aménagée le long de la rue (alors qu'on aurait pu la séparer de la rue par une plate-bande arborisée).

Un bloc de béton est d'ailleurs placé en travers d'une bande cyclable. On peut s'étonner d'ailleurs de l'établissement d'une bande cyclable qui mène à une impasse, alors qu'il serait possible d'aménager les rives de la Marque.

On a choisi de nommer cette voie en impasse vers la Marque "Avenue Nelson Mandela". S'il savait à quel type d'urbanisme catastrophique son nom est désormais mêlé!

Il convient d'éviter à tout prix ce type d'aberrations dans les projets urbains à venir:

- en vérifiant la prise en compte le caractère inondable de certains secteurs,  l'existence de nappes peu profondes, et le besoin d'un boisement adapté, par exemple;
- en intégrant aux projets les incidences sur la mobilité (quelle population va occuper les lieux, quelles sont ses habitudes de mobilité, et quelles offres alternatives de déplacement peut-on lui proposer?).
- en aidant les accédants à la propriété et les locataires à faire valoir leurs droits en cas de malfaçons ou de service rendu défectueux du syndic de co-propriété;
- en en associant les bailleurs au Contrat Local de sécurité et deprévention  de la délinquance.