samedi 1 mars 2014

Dépôt de bilan...

L'équipe du maire sortant vient, sous la forme d'un joli dépliant de 12 pages,  de déposer dans nos boîtes aux lettres le bilan de son action entre 2008 et 2014: papier glacé et petits arrangements avec la vérité.

Pour paraphraser le titre de cette hagiographie, Wasquehal, ce n'est pas tout à fait çà.

Il y a d'abord quelques petits "problèmes" avec les chiffres : 

En 2010, la municipalité s'enorgueillissait de 30 hectares d'espaces verts. Cela faisait 15 mètres carrés par habitant, ce qui était peu au regard des voisines Marcq en Baroeul et Villeneuve d'Ascq.
Il y aurait aujourd'hui 40 hectares, sans qu'aucun jardin public n'ait été créé, et alors même que le jardin public du Capreau a été amputé, qu'un stade a été remplacé par des immeubles. D'où vient cette révolution souterraine? Si tant est qu'elle existe, elle ne devrait rient à l'action municipale (voir plus loin).
L'un des autres exploits de la municipalité est, paraît-il, la création d'emplois. Cela tient en effet du miracle, dans la conjoncture. Selon l'INSEE, il y avait, fin 2010, un peu moins de 13 000 emplois implantés dans la commune, dont 1800 occupés par des Wasquehaliens. Il y en aurait aujourd'hui 3000 de plus, malgré les quelques fermetures qui ont défrayé l'actualité.
La municipalité sortante a aussi l'art de mettre en avant les chiffres qui l'arrangent et de mettre sous le tapis ceux qui dérangent .
Par exemple, chaque année, Wasquehal rembourse 2204 K€ de capital et 1250 K€ d’intérêts. (contre 215 K€ et 29 K€ à Hem, 1186K€ et 1826 K€ à Croix, qui sont des villes de même taille).
La ville n’est plus en mesure de financer les moindres travaux de rénovation et de mises aux normes des bâtiments et infrastructures. En 2014, pour effectuer 2,7 millions d'euros d'investissements, la municipalité sortante envisage d'emprunter 2 millions d'euros!
C'est cela qu'on appelle la "gestion prévoyante"?

Il y a ensuite une propension certaine à s'attribuer les mérites des autres institutions:

La Communauté Urbaine, que le maire sortant brocarde, quand cela l'arrange, est pourtant à l'origine, sous l'impulsion d'élus écologistes, d'ailleurs, de l'augmentation des lignes de bus, de leur fréquence et de leur rapidité, comme elle est à l'origine du plan vélo communautaire.

La Communauté Urbaine est aussi compétente en matière de voirie, d'habitat et d'économie, par exemple.

Les aménagements des berges du canal, que de nombreux wasquehaliens fréquentent, ont été le fait de l'Espace naturel Métropolitain, présidé par un élu écologiste, dans le cadre de la mise en oeuvre d'une grande trame verte et bleue ayant vocation à augmenter les espaces naturels dans l'ensemble du territoire métropolitain .

Sans négliger l'apport de la municipalité, il faut souligner les aides du Conseil Régional à la Manivelle Théâtre ou pour la numérisation du cinéma.

Il y a enfin une certaine habileté rédactionnelle sachant jouer à la fois de l'emphase et de l'euphémisme:

Les citoyens avertis apprécieront le passage sur la "démocratie participative".
Les parents d'élèves du primaire, la jolie défense et illustration de l'adaptation des rythmes scolaires mise en place.
Les jeunes de familles modestes souhaitant passer le BAFA, constatant l'augmentation des prix de la formation, seront-ils consolés à la lecture de titres comme " l'attention et la solidarité à l'égard de tous", ou "l'attention à l'égard des plus fragiles?

Quant aux habitants des Jardins Saint Nicolas, partageront-ils la vision optimiste des auteurs sur le "Métamorphose réussie"de la ville, au vu des nombreux problèmes qu'ils rencontrent? Pas sûr.

Reconnaissons qu'il fallait bien faire de sérieux efforts rédactionnels pour valoriser l'action de la municipalité sortante!

Non pas que Wasquehal manque d'atouts : sa situation géographique au coeur de la métropole, sa proximité des grands axes de circulation, sa bonne desserte par les moyens de transport en commun, sa traversée par la Marque et le Canal de Roubaix, et également son patrimoine immobilier ancien ou plus récent, tout ces éléments objectifs, quelle que soit la majorité sortante, rendent attractive notre commune.

Tout le problème est de savoir ce qu'a fait la municipalité sortante de ces atouts: avait-elle un projet  répondant aux besoins et aux mutations indispensables d'aujourd'hui et de demain, ou bien a-t-elle géré les affaires au fil de l'eau, en visant par le clientélisme, avant tout, son maintien aux affaires locales?

Poser la question, c'est y répondre, et les contorsions rédactionnelles sur le bilan  n'y pourront pas grand chose.


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