Monsieur Beulin, gros dirigeant de l'agro-business, si prompt à dénoncer les opposants au barrage de Sivens, a lancé ses troupes dans nos rues où elles ont déversé de grandes quantités de fumier devant de nombreux locaux publics, n'épargnant "naturellement" pas les locaux écologistes.
Par ces méthodes dégradantes, la FNSEA, exploite, hélas, par des méthodes éprouvées, la détresse du monde paysan que ses dirigeants ont mené à l'impasse en trouvant des boucs émissaires.
Elle participe malheureusement à la
stigmatisation du monde agricole et paysan qu'il faut plutôt soutenir dans son effort d’adaptation vers un nouveau modèle agricole plus
durable.
L’encouragement dépassé à
l'agriculture intensive entretient le malentendu avec le monde agricole en le
maintenant dans un modèle dépassé et destructeur des hommes et de la
nature.
Les élus écologistes dans les régions, ont, au contraire, une politique de soutien sans faille au monde agricole, à la
préservation de la fertilité des sols et de la biodiversité indispensable à la
production agricole. Ces actions se font en
partenariat avec la profession agricole qui a considérablement
évolué sur de nombreux sujets en région.
Parmi les « huit
points durs » exigés par les dirigeants de la
FNSEA, deux ont déjà été obtenus, dont malheureusement l’abandon sine
die de l’écotaxe, qui a remis en cause la
capacité de la France
à lutter contre la pollution aux particules fines, dont les régions Nord-Pas de
Calais et Picardie sont parmi les premières victimes, et à investir pour les
transports collectifs et propres.
Ils mobilisent également leurs membres
pour revendiquer un prétendu « patriotisme »
alimentaire. La patrie n'a pas grand chose à voir dans ce modèle.
L'urgence est plutôt d'organiser le monde agricole autour de filières avec peu
d'intermédiaires afin de limiter la pression sur les coûts. Ce modèle
permettrait que les agriculteurs puissent bénéficier de ressources stables que n'offre pas le modèle productiviste prôné par ses dirigeants qui sont bien les seuls à en profiter.
Sur le volet environnemental, les
revendications de la FNSEA
sont d'un autre âge. Être contre le verdissement de la PAC est un non-sens
économique, historique et environnemental. A l'heure où tous les indicateurs
sont au rouge, à l'heure où le giec
alerte sur l'accélération du réchauffement climatique, il est anachronique de
défendre des méthodes ultra-dépendantes du pétrole et de ses dérivés, les
pesticides et engrais, comme il est aberrant d'encourager le développement des cultures fortement consommatrices en eau.
En région Nord-Pas de Calais, qui s'en étonne, les dirigeants de la FNSEA visent parmi les
contraintes administratives le Schéma régional de cohérence écologique adopté
en juillet dernier après de longs mois de concertation avec les professions
agricoles.
Ce Schéma, qui doit permettre d’améliorer la fertilité des
sols, de prévenir les inondations, d’améliorer la santé… tout en
consolidant nos territoires et notre économie est une des solutions pour réformer le modèle agricole
aujourd’hui exsangue et préserver nos capacités de production agricole à
long terme.
Au lieu de soutenir ce plan, dans une logique sectaire, les dirigeants de la FNSEA manipulent mentalement leurs disciples, afin de les maintenir sous contrôle, et les conduisent dans l'impasse de l'épuisement des sols, de la dépendance absolue et de l'endettement à outrance par rapport aux groupes de l'agro-business qu'ils dirigent .
Une logique suicidaire. Agrodjihadistes?
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