mercredi 9 avril 2014

L'écologie, le travail et l'emploi: un même objectif

Réponse à M.V. de Lys-lez-Lannoy

Certains lobbies ont les moyens de se payer de bons communicants et ils savent vendre du plomb pour de l'or, le gaz de schiste en manne céleste. C'est ainsi qu'en France, certains font croire, avec beaucoup de moyens, que le gaz de schiste va créer une nouvel Eldorado avec des milliers d'emplois, alors même qu'on s'aperçoit aux Etats Unis que les dégâts environnementaux risquent de ruiner l'économie locale, à commencer par l'agriculture. Car la pollution et l'effet de serre ont aussi un coût économique très élevé : la dégradation de l'état de santé a non seulement un coût humain, mais aussi un coût financier et en emplois, de même pour la dégradation des terres agricoles, pour la diminution de la biodiversité.

En réalité, l'écologie, le travail et l'emploi ne doivent pas être opposés et peuvent même constituer un même objectif:

Réussir une véritable reconversion énergétique en est le premier volet. Parmi les scénarios les plus sérieux, nous disposons de celui élaboré par négaWatt, tablant sur une division par 4 des besoins énergétiques au moyen d’une plus grande sobriété, d’une plus grande efficacité et d’un choix en faveur des énergies renouvelables. Quel impact ce choix aurait-il en termes d’emploi ?
Une étude du CIRED, menée par Philippe Quirion, a récemment mesuré l’impact du scénario négaWatt sur l’emploi en France. Le solde net des emplois créés (effets directs, indirects et induits) serait de 240 000 emplois équivalent temps plein supplémentaires en 2020 par rapport à la poursuite du schéma tendanciel actuel, et de 630 000 supplémentaires en 2030. L’écologie n’est donc pas l’ennemie de l’emploi.

Le deuxième volet a été largement décrit par les équipes de Jérémy Rifkin, dans notre région, quand, avec le soutien de la Région et de la Chambre Régionale du Commerce et de l'Industrie il a, avec le maire écologiste Jean-François Caron, développé ses propositions pour une 3e révolution industrielle pour la Région : développement local, circuits courts, fab'lab', mise en réseau, économie circulaire qui transforme nos déchets en matière première, voire en métaux rares, ou en énergie...c'est très concret et cela marche déjà dans les régions les plus en pointe de l'Europe.

Dans un monde où l'on s'aperçoit que les richesses de la planète sont limitées, l'économie de demain sera celle qui sera plus efficace car elle saura faire plus d'emplois avec moins d'énergie et de matière. Pour l'instant, on en est plus convaincu à Grenoble, ville de la recherche et de l'innovation, que chez nous, mais cela bouge dans la région!