vendredi 21 mars 2014

Un pétard mouillé

Dans les derniers jours de chaque élection municipale, depuis quelques mandats, le maire sortant et son équipe sortent, dans les derniers jours, un dernier tract mettant en cause ses concurrents.

Cette année, cette équipe manque un peu de souffle, puisque ce qu'elle a trouvé comme argument ultime, c'est de dissuader les électeurs de voter pour des candidats "inexpérimentés".

Outre qu'à ce compte, le maire sortant n'aurait jamais été élu en 1977, on peut se demander ce que son équipe et lui-même ont fait de leur "expérience".

Cette image prise rue Mandela illustre par exemple un certain amateurisme  :


Les citoyens wasquehaliens peuvent largement illustrer d'exemples les initiatives fâcheuses de la municipalité sortante.

En matière de gestion financière, la Cour Régionale des Comptes a émis des avis sévères. Pour citer le compte-rendu de Nord-Eclair de l'époque, reprenant le Rapport Définitif de la Cour Régionale des Comptes, que nous tenons à disposition de nos lecteurs:

"Ville en sous-investissement

Retard dans le paiement des factures

Gestion hasardeuse et frais « illégaux »:
Manquements aux règles encadrant habituellement les budgets des collectivités locales. Indemnités pour frais de représentation du maire n'ayant pas fait l'objet d'un vote préalable en Conseil municipal ,dépenses de représentations de Gérard Vignoble « particulièrement élevées"  couvrant des " frais qui paraissent souvent sans rapport avec ses fonctions, ni même avec l'intérêt communal ".
Véhicules, logements et subventions en question:
Caractère « pléthorique » de la flotte de véhicules communaux, dont certains sont « sont mis à la disposition du maire et de certains personnels municipaux de manière irrégulière ». Logements « mis à disposition d'élus pour des loyers modiques ou d'agents municipaux et de sportifs à titre gratuit, sans autorisation » sont également pointés dans ce rapport abrasif.
...Subventions avaient été attribuées de manière arbitraire et irrégulière, « sans qu'interviennent les conventions et contrôles nécessaires ».
Versement de sommes en liquide à Gérard Vignoble:
Le fonctionnement des régies de la ville est entaché de « laxisme »..."

La question de savoir ce qui relève de l' "inexpérience" ou du délit a fait l'objet d'un premier procès au pénal qui a condamné Monsieur Vignoble en 1ère instance, et dont l'intéressé a fait appel, ce qui lui permet de se présenter aux suffrages des électeurs.

Le même a été condamné au civil à rembourser à la ville la somme de 74900 euros.

Il se peut que, dans les temps passés, les électeurs aient craint le changement, et que l'argument de l' "expérience" ait eu un certain impact. Mais quand l'enjeu est de sauver la ville et ses citoyens d'une gestion catastrophique, alors, oui, il faut des femmes et hommes neufs.

Nos amis colistiers d' "Ensemble, Wasquehal Durable" ne manquent d'ailleurs pas de compétences et d''expériences utiles à l'avenir de la commune, et disposent de ressources utiles au sein du personnel communal.

B. DE VEYLDER


jeudi 20 mars 2014

Scoop: le Diésel est déjà taxé, mais pas autant que l'essence

Un quotidien régional a demandé à ses lecteurs s'il fallait taxer le diésel.

Nous sommes aujourd'hui, à l'issue d'investigations sérieuses, en mesure de révéler que le diésel est déjà taxé:

Comme pour l'essence, le diésel est soumis à la TVA de 20%.

Mais il y a une autre taxe qui concerne les carburants, c'est la Taxe Intérieure de Consommation des Produits Energétiques (TICPE), et si un litre d'essence est taxé dans ce cadre à 0,607 euros par litre, le diésel, lui, n'est taxé qu'à 0,428 euros par litre.

Compte tenu des effets très néfastes sur la santé (respiratoires, cancérigènes...) des particules fines du diésel, les associations et parti écologistes souhaitent qu'on arrête de produire des véhicules ainsi motorisés, en suivant ainsi l'exemple de villes comme Tokyo:

http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/03/18/en-dix-ans-les-vehicules-diesel-ont-quasiment-disparu-des-rues-de-tokyo_4384972_3244.html

Pour inciter à un report vers des véhicules énergies plus propres, la Fondation Hulot propose d'une part une prime incitative pour le remplacement de véhicules diésel, et d'autre part un "signal prix" qui vise à ce que l'avantage-prix accordé injustement au diésel soit progressivement supprimé, à raison de deux centimes d'euro par litre et par an. Ce qui fait un rattrapage très progressif (sur 9 ans!).

Par ailleurs, le combat des écologistes et des organisations de salariés a permis que les titres de transports publics utilisés pour les déplacements domicile-travail soient remboursés partiellement par les employeurs, et une mesure de ce type est en cours d'élaboration pour l'usage des vélos .


mercredi 19 mars 2014

Emploi à Wasquehal: les chiffres INSEE

Faut-il, pour rendre son bilan plus intéressant, gonfler les chiffres?

En annonçant sur ses tracts et par voie de presse que la ville compterait 16000 emplois, le maire sortant se trompe ou nous trompe.

Aucun élément statistique officiel ne corrobore ces chiffres. La note de l'INSEE réactualisée le 28 juin 2012 n'en trouve que 11 940, ce qui n'est pas si mal, dont 1607 seulement occupés par des résidents sur Wasquehal sur les 8313 personnes ayant un emploi dans la commune:

http://www.statistiques-locales.insee.fr/FICHES/DL/DEP/59/COM/DL_COM59646.pdf

Autrement dit :

Chaque jour ouvrable, la commune de Wasquehal accueille environ 10 300 salariés d'autres communes, tandis que 6700  wasquehaliens quittent leur commune pour aller au travail.

La part de ces déplacements effectuée en voiture reste très majoritaire, et, comme il y a autant de femmes que d'hommes qui travaillent, ces facteurs expliquent que 36% des ménages disposent de deux véhicules.

On comprend mieux pourquoi il y a des embouteillages aux abords de la commune, voire des conflits d'usage sur le stationnement dans les secteurs proches des entreprises, comme le Grand Cottignies.

Certes, la situation géographique de Wasquehal explique en grande partie ces échanges , mais les embouteillages sont un élément qui travaille contre l'activité économique: si l'accès aux entreprises devient difficile, alors elles peuvent souhaiter se délocaliser.

C'est pourquoi la question de la mobilité des salariés doit être traitée  dans deux directions:

1. Proposer des alternatives au modèle un salarié/une voiture :

- Améliorer encore l'offre de transports en commun et la rendre financièrement attractive, notamment par le remboursement partiel des titres de transport ;
- Encourager les transports doux, y compris par des incitations financières pour les salariés;
- Développer de vrais Plans de Déplacements d'entreprise, favorisant notamment le co-voiturage;
- Développer dans la commune même le co-voiturage et l'auto-partage, les stations V'Lille...

2. Rapprocher les salariés des lieux de travail:
- Par le développement des activités locales non délocalisables : services aux particuliers, commerces de proximité, développement des PME et TPE liées à la réhabilitation thermique des logements, à l'amélioration du cadre de vie...
- En augmentant l'offre locative à destination des salariés travaillant dans la commune...

Ces enjeux sont essentiels pour l'avenir de l'emploi à Wasquehal.

lundi 17 mars 2014

Changer d'air à Wasquehal: c'est le cas de le dire!

Les faits sont têtus : les lobbies de l'automobile peuvent bien accuser le charbon allemand ou le bois norvégien(!), la pollution atmosphérique constatée, à des taux très élevés dans notre agglomération, est due pour l'essentiel à la consommation d'énergies fossiles, d'abord dans les transports, et dans une moindre mesure dans les constructions.

Les mesures d'urgence prises actuellement sont nécessaires, même si elles sont contraignantes,  mais elles sont insuffisantes si on n'agit pas dans la durée pour réduire nos consommations d'énergie:
- par d'autres modes de transports et la réalisation de plans de déplacements urbains;
- par une action continue de rénovation thermique des logements.

Du Conseil Régional à la Communauté Urbaine, les élus écologistes ont, fortement contribué à la prise en compte de ces objectifs:
Développement sans pareil de la fréquentation des transports en commun, plan vélo, V'Lille, plan "100 000 logements réhabilités", mais l'effort doit encore être amplifié et relayé dans chaque commune, chaque entreprise.

La ville de Wasquehal, qui est au centre de l'agglomération, cernée par les voies rapides, est pour l'essentiel, restée à l'écart de ces actions:
- absence d'implication réelle dans le plan de déplacement urbain de la Métropole, le Maire ayant par exemple refusé à l'origine d'engager la commune dans la mise à disposition de V'Lille.
- pas d'implication directe dans la rénovation des 6000 logements anciens de la commune.

Les écologistes wasquehaliens ont proposé à leurs partenaires, qui les ont retenues comme pertinentes dans le programme d'Ensemble, Wasquehal Durable, une série d'actions qui peuvent être à la fois bonnes pour la qualité de l'air, bonnes pour les fins de mois des ménages et bonnes pour l'économie locale:

- En matière de déplacements, alors que, chaque matin et chaque soir, pour se rendre au travail, plus de 10 000 personnes viennent  dans la commune et 6000 en sortent , que les camions n'ont quasiment aucune limitation d'accès à Wasquehal, nous proposons des plans de déplacement d'entreprise, le développement du co-voiturage et des véhicules partagés, la limitation de la circulation des poids lourds. Nous proposons aussi un bus à haut niveau de fréquence pour les quartiers non desservis par le tram ou le métro, ainsi qu'un plan de voies cyclables internes à la ville. La commune montrerait l'exemple en diminuant sa flotte de véhicules et en les remplaçant par des véhicules électriques ou hybrides.

- En matière de rénovation thermique des constructions, nous proposons d'organiser avec la Communauté Urbaine la réhabilitation de 1500 logements dans le prochain mandat municipal, et nous voulons aussi réhabiliter thermiquement le patrimoine communal.

Oui, changer d'air, vraiment!

samedi 1 mars 2014

Dépôt de bilan...

L'équipe du maire sortant vient, sous la forme d'un joli dépliant de 12 pages,  de déposer dans nos boîtes aux lettres le bilan de son action entre 2008 et 2014: papier glacé et petits arrangements avec la vérité.

Pour paraphraser le titre de cette hagiographie, Wasquehal, ce n'est pas tout à fait çà.

Il y a d'abord quelques petits "problèmes" avec les chiffres : 

En 2010, la municipalité s'enorgueillissait de 30 hectares d'espaces verts. Cela faisait 15 mètres carrés par habitant, ce qui était peu au regard des voisines Marcq en Baroeul et Villeneuve d'Ascq.
Il y aurait aujourd'hui 40 hectares, sans qu'aucun jardin public n'ait été créé, et alors même que le jardin public du Capreau a été amputé, qu'un stade a été remplacé par des immeubles. D'où vient cette révolution souterraine? Si tant est qu'elle existe, elle ne devrait rient à l'action municipale (voir plus loin).
L'un des autres exploits de la municipalité est, paraît-il, la création d'emplois. Cela tient en effet du miracle, dans la conjoncture. Selon l'INSEE, il y avait, fin 2010, un peu moins de 13 000 emplois implantés dans la commune, dont 1800 occupés par des Wasquehaliens. Il y en aurait aujourd'hui 3000 de plus, malgré les quelques fermetures qui ont défrayé l'actualité.
La municipalité sortante a aussi l'art de mettre en avant les chiffres qui l'arrangent et de mettre sous le tapis ceux qui dérangent .
Par exemple, chaque année, Wasquehal rembourse 2204 K€ de capital et 1250 K€ d’intérêts. (contre 215 K€ et 29 K€ à Hem, 1186K€ et 1826 K€ à Croix, qui sont des villes de même taille).
La ville n’est plus en mesure de financer les moindres travaux de rénovation et de mises aux normes des bâtiments et infrastructures. En 2014, pour effectuer 2,7 millions d'euros d'investissements, la municipalité sortante envisage d'emprunter 2 millions d'euros!
C'est cela qu'on appelle la "gestion prévoyante"?

Il y a ensuite une propension certaine à s'attribuer les mérites des autres institutions:

La Communauté Urbaine, que le maire sortant brocarde, quand cela l'arrange, est pourtant à l'origine, sous l'impulsion d'élus écologistes, d'ailleurs, de l'augmentation des lignes de bus, de leur fréquence et de leur rapidité, comme elle est à l'origine du plan vélo communautaire.

La Communauté Urbaine est aussi compétente en matière de voirie, d'habitat et d'économie, par exemple.

Les aménagements des berges du canal, que de nombreux wasquehaliens fréquentent, ont été le fait de l'Espace naturel Métropolitain, présidé par un élu écologiste, dans le cadre de la mise en oeuvre d'une grande trame verte et bleue ayant vocation à augmenter les espaces naturels dans l'ensemble du territoire métropolitain .

Sans négliger l'apport de la municipalité, il faut souligner les aides du Conseil Régional à la Manivelle Théâtre ou pour la numérisation du cinéma.

Il y a enfin une certaine habileté rédactionnelle sachant jouer à la fois de l'emphase et de l'euphémisme:

Les citoyens avertis apprécieront le passage sur la "démocratie participative".
Les parents d'élèves du primaire, la jolie défense et illustration de l'adaptation des rythmes scolaires mise en place.
Les jeunes de familles modestes souhaitant passer le BAFA, constatant l'augmentation des prix de la formation, seront-ils consolés à la lecture de titres comme " l'attention et la solidarité à l'égard de tous", ou "l'attention à l'égard des plus fragiles?

Quant aux habitants des Jardins Saint Nicolas, partageront-ils la vision optimiste des auteurs sur le "Métamorphose réussie"de la ville, au vu des nombreux problèmes qu'ils rencontrent? Pas sûr.

Reconnaissons qu'il fallait bien faire de sérieux efforts rédactionnels pour valoriser l'action de la municipalité sortante!

Non pas que Wasquehal manque d'atouts : sa situation géographique au coeur de la métropole, sa proximité des grands axes de circulation, sa bonne desserte par les moyens de transport en commun, sa traversée par la Marque et le Canal de Roubaix, et également son patrimoine immobilier ancien ou plus récent, tout ces éléments objectifs, quelle que soit la majorité sortante, rendent attractive notre commune.

Tout le problème est de savoir ce qu'a fait la municipalité sortante de ces atouts: avait-elle un projet  répondant aux besoins et aux mutations indispensables d'aujourd'hui et de demain, ou bien a-t-elle géré les affaires au fil de l'eau, en visant par le clientélisme, avant tout, son maintien aux affaires locales?

Poser la question, c'est y répondre, et les contorsions rédactionnelles sur le bilan  n'y pourront pas grand chose.