mercredi 10 juin 2015

L'heure des choix...



Le Conseil d'Etat a annulé les élections municipales de Wasquehal, quoi que l'on pense du motif invoqué pour cela.
Les Wasquehaliens seront donc appelés à voter à nouveau. Dans ces circonstances, au nom des écologistes, j'appelle à la constitution d'une liste citoyenne, solidaire et écologiste.

Citoyenne :

L'ancienne municipalité avait érigé l'opacité, le clientélisme et le paternalisme en règles de gestion, conduisant les finances publiques à la quasi-faillite, et laissant un patrimoine en mauvais état.
La nouvelle municipalité met en avant ce bilan désastreux pour alterner concertation de façade et autoritarisme.
Le temps est venu à Wasquehal pour une démocratie adulte :
  • Face à une situation financière et patrimoniale inquiétante, au lieu de promettre une baisse des impôts pour les uns qui se traduit par une hausse des tarifs municipaux pour les autres, et par l'absence de projets, mettons en œuvre un budget participatif pour 2016 et les années suivantes dans la commune ! Organisons le débat public sur l'état de la ville, faisons émerger deux ou trois orientations budgétaires correspondant à des projets pour la ville, qui seront tranchées par référendum associant tous les résidents permanents de la commune !
  • Au lieu de passer, avec les associations, du clientélisme à l'arbitraire et l'ingérence, mettons en place un Conseil de la Vie Associative, avec lequel nous construirons ensemble des contrats d'objectifs et des critères de subventions.
  • Donnons aux conseils de quartiers de vrais pouvoirs, en les associant, du début à la fin, aux projets d'aménagements de quartiers et en encourageant les projets d'habitants.
  • Faisons vivre le Conseil Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance avec les acteurs de la ville, plutôt que d'engager des investissements disproportionnés dans la vidéosurveillance et d'entretenir les peurs .
Wasquehal ville citoyenne, oui, c'est possible !

Solidarité :

  • Malgré les difficultés, le budget de la commune doit être au service de la solidarité entre tous les wasquehaliens par la redistribution des ressources de l'impôt.
  • Logement , prévention, santé, éducation, accès à la culture, aux sports, aux loisirs, aux vacances, au plein air, dans tous les domaines de ses compétences et dans celles qu'elle partage avec la Métropole Européenne de Lille , ou qu'elle pourrait partager avec les communes voisines, l'égal accès de tous soit une priorité !
  • Renforçons la solidarité et les liens entre générations !
  • Accompagnons avec le MEL et la Région les habitants pour réhabiliter leurs maisons et combattre la précarité énergétique !
  • Renforçons les solidarités de proximité, c'est un bon moyen pour prévenir l'incivilité !
  • Enfin, si la politique de l'emploi n'est pas directement une compétence communale, la ville peut contribuer fortement à l'accès à l'emploi par ses appels d'offre, par leurs clauses d'insertion, par le soutien aux projets locaux, pour relocaliser l'économie, par l'accompagnement des jeunes, mais aussi à partir de la transition énergétique, de la révolution informatique ainsi que des services aux habitants.

Wasquehal, ville solidaire, oui, c'est possible !

Ecologie :

L'écologie, c'est la solidarité étendue aux générations futures, à la planète, au monde vivant. Mais souvent, ce sont les plus pauvres qui supportent déjà les conditions de vie les plus dégradées d'un point de vue écologique : mal-logement, précarité énergétique, mal-bouffe, pollution... Une commune doit agir localement :

  • Pour la réhabilitation thermique du patrimoine communal et des logements ;
  • Pour le développement du co-voiturage et des modes de déplacements doux, en lien avec l'augmentation de l'offre en transports publics...
  • Pour une alimentation bio et locale dans la restauration communale , le développement des jardins familiaux et partagés...
  • Pour le développement tout autour des deux rives du canal et le la Marque d'un véritable poumon vert de Tourcoing vers la Planche Epinoy.
    Wasquehal, ville écologiste, c'est possible !

A Grande Synthe, Loos en Gohelle ou Leffrinckoucke, villes aux populations plus pauvres que Wasquehal, depuis plusieurs mandats, les citoyens ont élu des équipes porteuses d'une telle aspiration et en redemandent !

Si l'annulation des élections était annoncée, les écologistes iront sur la base de ces propositions à la rencontre des habitants des quartiers dès la fin juin.

Tirant les leçons de l'échec de la liste sur laquelle ils étaient présents en 2014, ils privilégieront la construction d'une liste de premier tour, avant tout :
  • largement ouverte aux citoyennes et citoyens actifs dans la commune
  • et s'appuyant sur une dynamique locale.
Dès à présent, vous pouvez me contacter par courriel : bernard.deveylder@gmail.com





mardi 9 juin 2015

De quoi meurent les Roms? D'inexister...

 Apparemment loin des préoccupations de l'actualité wasquehalienne, mais en pensant à la famille Cantaragiu, à qui notre municipalité refuse un toit décent,  je publie le beau texte d'indignation de Bertrand Verfaillie, suite à la mort d'un jeune Rom dans l' incendie de son abri de fortune , ce lundi à Lille.

Bernard De Veylder


De quoi meurent les Roms ? D'inexister...

Ce lundi 8 juin 2015 après-midi, devant les ruines fumantes de cabanes dans lesquelles un petit enfant de 4 ans a perdu la vie, au bidonville du "Carrefour Pasteur" à Lille --devant ces ruines fumantes, comme devant toutes les habitations de fortune calcinées, dans des campements roms, partout en France, ces dernières années-- la même question revenait aux lèvres des officiels et des journalistes : "Quelle était la cause du drame ? ".
Ce lundi 8 juin 2015 après-midi, devant les ruines fumantes de cabanes dans lesquelles un petit enfant de 4 ans a perdu la vie, au bidonville du "Carrefour Pasteur" à Lille --devant ces ruines fumantes, comme devant toutes les habitations de fortune calcinées, dans des campements roms, partout en France, ces dernières années-- la même question revenait aux lèvres des officiels et des journalistes : "Quelle était la cause du drame ? ".
L'incendie fatal était-il "accidentel" ? Se pourrait-il qu'il soit "criminel" ? La réponse est tragique : les deux.
Comment dans les conditions où vivent la grande majorité des Roms dans notre pays ne seraient-ils pas exposés à un accident ? Comment se prémunir du feu quand on doit s'éclairer à la bougie dans des maisons de carton, quand on cuisine au butagaz à côté de misérables murs en portes de placard, quand on doit chauffer au bois plusieurs abris à la fois ? On n'échappe pas au risque, au danger, dans ces conditions-là. Et la  mort peut vous cueillir en moins de deux minutes, dans ces conditions-là. C'est la misère...
Mais l'incendie du Carrefour Pasteur à LIlle, de ce lundi 8 juin 2015, est aussi criminel. Le petit Vincent est mort d'inexister. Les migrants de culture rom sont ignorés ou tenus pour quantités négligeables par les pouvoirs publics de notre pays, avec application, avec résolution, avec préméditation parfois. On fait semblant qu'ils ne sont pas là, comme si les bidonvilles n'étaient que des campements-fantômes, témoins d'une ancienne ruée vers nos terres de cocagne. Ou bien, on les expulse des recoins où ils survivent, en espérant, poings serrés, doigts croisés, yeux fermés, qu'ils disparaîtront. Les responsables qui veulent bien soulever une paupière et les rares élus qui regardent les choses autrement constatent que ces migrants qu'on voudrait si volatiles vivent chez nous depuis des années. Qu'ils ont l'intention d'y rester, d'autant plus qu'ils en ont le droit, s'ils trouvent un emploi et un toit décents. Que les expulser d'ici revient à les retrouver là, puis là et là encore.
Tant que l'ensemble des pouvoirs publics ne considéreront pas la réalité et ne seront pas résolus à s'occuper de cette question --certes compliquée, certes épineuse-- les Roms seront victimes et notre société s'en portera plus mal.
Des expériences conduites par des associations, par des municipalités, des portes entrouvertes par des maires, des paris sur la confiance pris par des voisins de bidonvilles, un peu partout dans le Nord - Pas de Calais, montrent la voie. L'inexistence n'est pas une fatalité.

Bertrand Verfaillie