lundi 25 février 2013

Si on oublie l’investissement, on ne se donne pas les moyens de regarder vers l’avenir.

Retour sur le Conseil Municipal de Wasquehal du 13 février (2)

Il peut arriver qu'une commune soit si pauvre en ressources qu'elle soit dans l'impossibilité d'investir. Il arrive aussi que certaines communes fassent des dépenses d'investissement exagérées, en se dotant d'un patrimoine sur-dimensionné. C'était le cas, naguère, de la commune de Gravelines, à la fois très riche et très endettée.

Rassurons-nous, si l'on ose dire : Wasquehal n'est ni dans un cas, ni dans l'autre.
La commune dispose de ressources conséquentes par rapport à la moyenne des villes de sa taille, mais investit peu.
Quand Hem, qui est pourtant bien plus pauvre, consacre plus de 380 euros par habitant pour l'investissement, la moyenne des villes de même taille 425 euros, mais Wasquehal guère plus de 230!

Et pourtant...

Pourtant, Wasquehal dispose-t-elle de tous les équipements nécessaires à sa population? On peut penser, par exemple, que contribuer à l'épanouissement culturel de la population passe par une médiathèque digne de ce nom.

Mais surtout, un patrimoine s'entretient. Les dénégations de la municipalité n'y changent rien: la salle Gérard Philippe a bien besoin d'une remise à niveau.

Et puis, il y a les investissements responsables qui s'imposent aujourd'hui pour la maîtrise des dépenses énergétiques, à la fois face à la hausse du coût de l'énergie, mais aussi pour contribuer à la baisse des émissions de CO2.  Wasquehal n'a aucun plan dans ce domaine, ce qui l'amène, année par année, depuis 2008, à revoir à la hausse les sommes en fonctionnement consacrées aux dépenses d'énergie.

Avec d'autres écologistes wasquehaliens, nous étions, il y a quinze jours, à Leffrinckoucke, petite ville ouvrière proche de Dunkerque dont le maire, Bernard Weisbecker, est écologiste. Il nous confiait avoir embauché, dès la première année de son mandat, alors que la ville était sérieusement endettée, un énergéticien...qui, disait-il, a fait économiser à la commune, dès la première année, dix ans de son salaire!

Pourquoi Wasquehal ne prendrait-elle pas le même chemin? On pourrait citer aussi en exemple la commune de Loos en Gohelle, qui, par ses investissements, récupère les eaux pluviales et usées des bâtiments, et montre qu'une gestion écologique du patrimoine peut être une gestion économe.

Economiser l'énergie, la ressource en eau, réhabiliter sérieusement le patrimoine, la voirie communale, répondre aux besoins en équipements culturels de la population : c'est en soi un beau programme prévisionnel des investissements!

Cela supposerait cependant de regarder de plus près les dépenses de fonctionnement : la cour régionale des comptes a tracé de nombreuses pistes d'économies dans ses réflexions, et il est heureux que l'opposition municipale soit vigilante pour dénoncer les incongruités locales.
Est-il, par exemple, normal que quelques "associations", sous étroit contrôle de la majorité municipale, récupèrent des subventions très importantes, faisant passer les subventions municipales au double de la moyenne des communes de même taille?

Le profit de quelques uns mérite-t-il de sacrifier l'avenir de la commune?

dimanche 24 février 2013

Recette pour un Conseil Municipal indigeste

Retour sur le Conseil Municipal de Wasquehal du 13 février dernier (1)

Pour faire une bonne bouilabaisse, il faut se lever de bon matin...
Pour un conseil municipal indigeste, on peut le faire durer jusqu'au lendemain!

Le Conseil Municipal de Wasquehal, ce mercredi-là, a été long, très long, trop long. Plus de Cinq heures!
Ce qui devrait être un exercice de transparence et de démocratie a été une épreuve pour le public, dont les rangs se sont clairsemés, et pour la journaliste, bien obligée de rester jusqu'au bout.

Faut-il incriminer les oppositions, dont le rôle est de contrôler l'action de l'exécutif? En admettant même qu'elle ait un part de responsabilité dans la longueur des débats, il faut bien admettre que l'exécutif a l'initiative du calendrier, des débats et de leur préparation, et a donc tous les moyens d'agir pour une bonne maîtrise des débats.

Comment peut-on en arriver là? Voici la recette de ce plat très roboratif .

Premier ingrédient : surtout, limiter les lieux d'échange et de débat en amont du Conseil.

Il n'y a pas de commission finances au sein de la municipalité. N'imaginons même pas des commissions extra-municipales!
L'ordre du jour est communiqué dans les stricts délais prévus par la loi .

En conséquence, lors du Conseil, une partie des interventions vise à comprendre le sens des délibérations, et non à prendre simplement position pour ou contre.

Deuxième ingrédient : procéder à de longues digressions sans rapport avec une délibération inscrite.

Monsieur Vignoble a ainsi, le 13 février, commencé le conseil par une longue digression sur l'aménagement du temps scolaire, plus une sur l'urbanisme, d'une durée minimum de trois quart d'heures. Etait-ce nécessaire, alors que le conseil aura à délibérer  en mars?
L'adjoint à l'urbanisme, lui-même, prend la parole longuement pour évoquer les projets en cours. Compte tenu de l'abondance des sujets au conseil, la majorité municipale ne pouvait-elle pas en faire la publicité sur le site communal et dans le journal municipal, distribué à tous les habitants?

Troisième ingrédient : un nombre restreint de conseils .

La loi prévoit que le Conseil Municipal se réunisse au moins une fois par trimestre, mais qu'il peut se réunir chaque fois que cela peut être utile. On peut donc faire plusieurs conseils municipaux courts plutôt qu'un seul trop long. Entre le Conseil du 12 juillet, et celui du 11 octobre, il y a eu juste trois mois! Mais peut-être que la majorité municipale préfère voir le moins souvent possible son opposition?

Pour pimenter tout cela: un climat de travail exécrable .

Certes, la loi de 1992 garantissant des droits aux groupes d'opposition doit partout être défendue contre les mauvaises habitudes. Mais quand même, la majorité municipale fait fort:
- non publication sans motif légal de tribunes de l'opposition;
- absence d'écoute par rapport aux objections de droit formulées souvent à juste titre, comme le prouvent les annulations de délibérations faites par le préfet et le tribunal administratif; espérons que la venue du nouveau DGS limitera ces écarts par rapport au droit des collectivités!
- insultes proférées par le maire au moment des conseils ( "propos nauséabonds"...).

Tout cela entraîne le recours fréquent aux tribunaux, ce qui n'est pas un fonctionnement normal, et bien entendu, de nouvelles délibérations, de nouvelles explications publiques...

Enfin, pour la bonne bouche: créer un groupe supplémentaire de l'opposition.

Faute de tenir pleinement compte de l'avis définitif de la Chambre Régionale des Comptes (et peut-être aussi faute de visibilité électorale pour 2014!), Monsieur Vignoble a réussi à susciter un groupe d'opposition supplémentaire, qui, naturellement, tient à mettre son ...grain de sel!







dimanche 3 février 2013

Conflit d'usage entre salariés et habitants

Le conflit d'usage entre riverains et salariés au Grand Cottignies pour l'accès au stationnement des véhicules est révélateur des limites du "développement économique", de la sacralisation de la mobilité géographique et professionnelle, et de l'extension urbaine de Wasquehal.
De nombreux salariés viennent, la plupart seuls, parfois de plus de 50  kilomètres, pour travailler à Wasquehal, tandis que des Wasquehaliens les croisent, le plus souvent seuls, pour aller sur leur lieu de travail, parfois tout aussi loin. Tous ces gens croisent d'ailleurs les camions des nombreuses entreprises de logistique installées dans les environs, au risque de la thrombose. Comme ce chassé-croisé ne se passe pas forcément aux mêmes heures, cela entraîne en plus des conflits d'usage pour le stationnement, d'autant que  35% des Wasquehaliens ont deux voitures, le plus souvent en raison des professions des deux conjoints (Combien au Grand Cottignies?)!
Bien entendu, la seule solution qu'envisage le maire, c'est d'imperméabiliser davantage la ville pour agrandir les aires de stationnement, alors que nous aurions tant besoin d'arbres et de nature en ville.

Faire autrement, c'est possible.

Le plus urgent, sans doute, est d'encourager les modes de déplacements alternatifs, et, à Wasquehal comme ailleurs, la mise en place de Plans de Déplacement d'Entreprise (PDE). Est-il fatal, par exemple, que le parking de Verspieren (300 places) soit déjà saturé, alors que l'entreprise emploie 450 personnes? Osons le dire : non, ce n'est pas fatal. Il est sans doute possible d'encourager le co-voiturage, l'usage de véhicules partagés, les transports en commun (il y a un tram à proximité) , mettre en place des navettes à partir du métro... .La ville peut encourager, fiscalement ou pécuniairement, la mise en place de PDE, avec l'aide de la Communauté Urbaine.

Il faut aussi réfléchir en métropolitains : les emplois qui nous intéressent sont ceux de l’Euro métropole, de Courtrai à la Gohelle. Dans la vie professionnelle de nos jeunes, combien de lieux de travail auront-ils à pratiquer sans pour autant vouloir changer d’habitation ?
On peut cependant, pour faciliter la vie des salariés qui le souhaitent, faciliter leur accès  au secteur locatif de tout type à Wasquehal et sur la Métropole, en commençant par en renforcer l'offre. Acheter une maison peut représenter un frein à la mobilité professionnelle.

On peut enfin considérer qu'il faut envisager le développement économique de Wasquehal en encourageant davantage, dans l'avenir, la proximité et les circuits courts: travailler davantage les uns pour les autres. Actuellement, seuls 20% des Wasquehaliens travaillent dans la commune.  Le commerce et les services de proximité, l'artisanat , les activités liées à la rénovation thermique des logements et au développement des énergies alternatives ... sont autant de pistes dans  le développement de l'économie de proximité.

Chiche?