mardi 27 août 2013

Tweet ou politique, faut-il choisir?

On peut se poser la question à la façon dont l'actualité sociale et politique est traitée dans les gazettes.

L'auteur de ces lignes s'est attiré un succès momentané auprès des journalistes pour un tweet promouvant le principe de précaution en politique.
La roche tarpéienne n'était pas loin.
Emu par le sort des employés de Roquette et voulant être utile, au nom d'EELV, j'ai commis  le communiqué suivant :

"On peut gloser à l'infini sur les règles de l'OMC. EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement.

Mais, même si le contexte international n'est pas favorable et si le coup de massue subi entraîne une tendance au fatalisme, il est encore possible d' agir pour tenter de sauvegarder des emplois et le site.
On peut gloser à l'infini sur les règles de l'OMC. EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement.

Mais, même si le contexte international n'est pas favorable et si le coup de massue subi entraîne une tendance au fatalisme, il est encore possible d' agir pour tenter de sauvegarder des emplois et le site.
Il est possible, localement, comme au niveau de la Communauté Urbaine et du Conseil Régional, d'accompagner un projet des salariés, sous forme de SCOP ou dans la recherche d'un repreneur : même en matière de textile, des niches d'activités moins soumises à la concurrence, surtout en lien avec le développement de filières innovantes. Plusieurs exemples nationaux montrent, par exemple Soleïado, qu'en changeant de créneau, la relance d'une entreprise textile est possible .

Les militants et élus d'EELV sont disponibles pour y travailler avec les représentants des salariés .


Dans une gazette locale, me voilà transformé en "yaka-fokon", et en optimiste béat parce que, parmi les solutions proposées, j'évoque le projet de SCOP.  Relisons donc soigneusement, à tête reposée, ce que j'écris:
"Il est possible, localement, comme au niveau de la Communauté Urbaine et du Conseil Régional, d'accompagner un projet des salariés, sous forme de SCOP ou dans la recherche d'un repreneur".

Cela ne tient pas dans un tweet, et c'est quand même très différent! Passons sur le fait que, dans le domaine de l'Economie Sociale et Solidaire, Europe Ecologie Les Verts dispose d'une expertise militante connue, pouvant se mettre à disposition des salariés.

Dans l'autre, on écrit que je prendrais le contrepieds de Francis Provost, qui dénonce les règles du commerce international. Heureusement que j'ai d'autres moyens que les gazettes pour lui faire savoir que j'ai écrit:
"EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement. "
EELV ne se satisfait pas des règles de l'OMC, mais cela ne l'empêche pas de pratiquer une écologie positive, de proposer des pistes dans un contexte défavorable, d'où l'idée d'explorer des "niches" sur lesquelles la concurrence est moins élevée, en attendant mieux, bien entendu.

Là encore, ce raisonnement ne tient pas dans un tweet, et il est de fait plus facile de gausser le mot "niche" que de rendre compte aux lecteurs d'une réflexion élaborée.

Comme disait Claude Duneton, "méfiez-vous des morceaux choisis".

Néanmoins, le pessimisme de ces constats ne m'empêche pas de faire preuve d'optimisme de la volonté (tout le contraire de l'optimisme béat): nous finirons bien par convaincre les citoyens que la noblesse de la politique n'est pas d'user de formules simplistes, mais de forcer à la réflexion et à la mobilisation face à des situations forcément complexes.

dimanche 25 août 2013

La Contribution Climat-énergie ne peut pas ressembler à la "Taxe carbone" de Borloo

Concernant la contribution climat-énergie, je ne m'adresse pas à celles et ceux qui, de toute façon, réclament toujours plus aux pouvoirs publics et toujours moins à l'impôt.
Je m'adresse à celles et ceux qui veule vérifier si une mesure fiscale est utile ou pas, et sert bien à ce qu'il proclame vouloir faire.

1. La contribution énergie-climat, c'est mieux maintenant, parce que plus tard ce sera beaucoup plus cher:
Le réchauffement climatique est responsable de 300.000 morts par an et coute déjà 90 milliards d'euros (125 milliards de dollars) chaque année, selon un rapport publié par le Forum humanitaire mondial de mai 2009. Le coût des différents aléas climatiques augmente chaque année et peut devenir insupportable à l'horizon 2050.
2. Par cette contribution, il s'agit, pour les écologistes, d'une part, de dissuader ou diminuer des activités polluantes, et d'autre part de financer des activités non polluantes : transports en commun, isolation thermique...
3. Autrement dit, pour les écologistes, cette fiscalité doit se substituer à d'autres : baisse de la TVA sur la rénovation thermique, sur les transports en commun...
4. Les gros pollueurs doivent payer beaucoup, et il faut épargner les familles modestes; bref, il faut faire tout le contraire de ce qu'était la prétendue "Taxe carbone" de Borloo, qui exempait de multiples activités polluantes, d'où la censure du Conseil Constitutionnel.
5. Cette mesure doit s'inscrire dans une démarche visant à rendre la fiscalité plus juste: pourquoi l'automobiliste de base paie-t-il des taxes à la pompe et pas les compagnies d'aviation? Pourquoi y a-t-il encore tant de niches fiscales qui encouragent les activités polluantes?
6. Les écologistes, et, nous l'espérons, de nombreux parlementaires de gauche, seront vigilants pour que cette contribution ne soit pas détournée de son objet, soit payée par tous les pollueurs sans exemption.

Dans ces moments difficiles pour les finances publiques, la justice fiscale doit être un principe intangible. Ce n'est pas encore gagné, mais si nous y arrivons, nous aurons enfin une fiscalité intelligente, que d'autres pays européens développés ont su créer.