mercredi 5 novembre 2014

Agrodjihadistes?

Monsieur Beulin, gros dirigeant de l'agro-business, si prompt à dénoncer les opposants au barrage de Sivens, a lancé ses troupes dans nos rues où elles ont déversé de grandes quantités de fumier devant de nombreux locaux publics, n'épargnant "naturellement" pas les locaux écologistes.  

Par ces méthodes dégradantes, la FNSEA,  exploite, hélas, par des méthodes éprouvées,  la détresse du monde paysan que ses dirigeants ont mené à l'impasse en trouvant des boucs émissaires. 

Elle participe malheureusement à la stigmatisation du monde agricole et paysan qu'il faut plutôt soutenir dans son effort d’adaptation vers un nouveau modèle agricole plus durable.

L’encouragement dépassé à l'agriculture intensive entretient le malentendu avec le monde agricole en le maintenant dans un modèle dépassé et destructeur des hommes et de la nature. 
Les élus écologistes dans les régions, ont, au contraire, une politique de soutien sans faille au monde agricole, à la préservation de la fertilité des sols et de la biodiversité indispensable à la production agricole. Ces actions se font en partenariat avec la profession agricole qui a considérablement évolué sur de nombreux sujets en région.

Parmi les « huit points durs » exigés par les dirigeants de la FNSEA, deux ont déjà été obtenus, dont malheureusement l’abandon sine die de l’écotaxe, qui a remis en cause la capacité de la France à lutter contre la pollution aux particules fines, dont les régions Nord-Pas de Calais et Picardie sont parmi les premières victimes, et à investir pour les transports collectifs et propres. 

Ils mobilisent également leurs membres pour revendiquer un prétendu « patriotisme » alimentaire. La patrie n'a pas grand chose à voir dans ce modèle. L'urgence est plutôt d'organiser le monde agricole autour de filières avec peu d'intermédiaires afin de limiter la pression sur les coûts. Ce modèle permettrait que les agriculteurs puissent bénéficier de ressources stables que n'offre pas le modèle productiviste prôné par ses dirigeants qui sont bien les seuls à en profiter. 


Sur le volet environnemental, les revendications de la FNSEA sont d'un autre âge. Être contre le verdissement de la PAC est un non-sens économique, historique et environnemental. A l'heure où tous les indicateurs sont au rouge, à l'heure où le giec alerte sur l'accélération du réchauffement climatique, il est anachronique de défendre des méthodes ultra-dépendantes du pétrole et de ses dérivés, les pesticides et engrais, comme il est aberrant d'encourager le développement des cultures fortement consommatrices en eau. 

En région Nord-Pas de Calais, qui s'en étonne, les dirigeants de la FNSEA visent parmi les contraintes administratives le  Schéma régional de cohérence écologique adopté en juillet dernier après de longs mois de concertation avec les professions agricoles. 

Ce Schéma, qui doit permettre d’améliorer la fertilité des sols, de prévenir les inondations, d’améliorer la santé… tout en consolidant nos territoires et notre économie est une des solutions pour réformer le modèle agricole aujourd’hui exsangue et préserver nos capacités de production agricole à long terme.

Au lieu de soutenir ce plan, dans une logique sectaire, les dirigeants de la FNSEA manipulent mentalement leurs disciples, afin de les maintenir sous contrôle, et les conduisent dans l'impasse de l'épuisement des sols, de la dépendance absolue et de l'endettement à outrance par rapport aux groupes de l'agro-business qu'ils dirigent . 

Une logique suicidaire. Agrodjihadistes?

 

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