samedi 29 décembre 2012

Le calme avant la tempête? Un drôle de conseil municipal

Au dernier conseil de l'année, c'est comme si la majorité municipale actuelle s'était donnée le mot : soyons sympas et donnons le sentiment d'être une équipe soudée.

Soyons sympas
Il est vrai qu'avec le départ de l'ancien adjoint aux finances et de trois autres membres de la majorité, après les écarts de langage du précédent conseil, la majorité municipale devait montrer un nouveau visage.
On a donc commencé par prendre à Francis Provost l'idée d'une motion contre les restrictions budgétaires à l'égard des centres sociaux de la Caisse d'Allocations Familiales, pour la faire voter à l'unanimité.
Quant aux réponses aux groupes d'opposition, quand il y en a eu, elles ont été relativement policées et provenaient de différents élus de la majorité. Monsieur Lievequin a même trouvé de l'intérêt à certaines propositions de Wasquehal Autrement!

En revanche, sur le fond, rien n'est changé.
On s'étonnera d'abord de l'incongruité qui consiste à faire acquérir, au dernier conseil de l'année, sur les ressources de la municipalité, un local vide et à équiper destiné au Conseil Communal de l'Action Sociale, certes en rez-de-chaussée, certes spacieux, alors que le CCAS est propriétaire de ses locaux actuels.
Le  Débat d'orientation Budgétaire se voulait sérieux et argumenté. Pourtant, il était pipé dès le début, le maire ayant réservé à sa conclusion un élément nouveau de taille : l'augmentation des ressources des  dotations d'état liées au passage de la population à plus de 20 000 habitants.
La majorité municipale actuelle pouvait, dès lors, claironner en toute quiétude sa volonté de ne pas augmenter la taxe d'habitation, d'autant que les nouveaux habitants des résidences nouvellement construites découvrent leur feuille d'impôts locaux avec stupeur!

Une ville bien gérée? Allons donc!
Différents membres de la majorité municipale se sont essayés à prouver la bonne gestion de la commune, par des exemples bien choisis. Trop bien, même.

Certes, il y a, dans notre agglomération, des villes bien plus endettées, mais il n'est pas très juste de comparer, comme le fait Monsieur Vanhelle, notre commune avec celle de Wattrelos, qui, au-delà de toute considération liée à sa gestion, subit deux handicaps majeurs :
- d'abord la réelle pauvreté de sa population, le revenu fiscal moyen déclaré n'étant que de 17 000 euros, contre 29 000 pour Wasquehal;
-ensuite sa situation excentrée par rapport à la métropole.
Il est tout à fait normal que les 40 000 wattrelosiens disposent de dotations plus importantes au titre de la solidarité.

Monsieur Liévequin, de son côté, compare l'endettement de la commune à celui de la Communauté Urbaine!
Est-il cependant pertinent de comparer l'endettement de notre ville, même avec 20000 habitants,  avec celui d'une métropole d'un million d'habitants? Non, d'abord parce que les moyens financiers en jeu sont considérables, et les marges de manoeuvre qui en découlent .
Certes, en tant qu'écologiste, je n'approuve pas certaines dépenses faites par Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU)...d'ailleurs avec l'assentiment des élus communautaires wasquehaliens, comme le Grand Stade, qui accroît la dette et limite les autres investissements au profit des habitants de la Métropole.
Mais si l'on tient vraiment à faire des comparaisons, il faut signaler que la dette par habitant de  LMCU diminue régulièrement d'environ 38 millions par an depuis 2008. Elle était, en 2010, de 809 euros par habitant hors investissements de transports, contre 1215 euros pour la ville de Wasquehal. Si on compte les investissements liés à la seconde ligne de métro, que LMCU continue de rembourser, on passe certes à 1475 euros, mais qui, à Wasquehal, se plaindra de disposer de deux stations de métro renforçant l'accessibilité et l'attractivité de la ville?
Comme le dit le rapport de la Chambre Régionale des Comptes (CRC) réalisé en 2011, la dette de LMCU est "compatible avec sa capacité d'autofinancement" et sert "à financer un programme d'investissements ambitieux". On aimerait pouvoir lire cela dans le récent rapport de la Chambre Régionale des Comptes sur Wasquehal.
 Ainsi, en 2010, l'investissement par habitant de LMCU était de 477 euros, transports inclus, tandis que l'investissement de Wasquehal par habitant n'était que...de 63 euros. Mais si cette comparaison semble trop défavorable à notre commune, comparons-la à la moyenne des communes de même taille, qui est de 299 euros par habitant (pour mémoire : Mons en Baroeul : 308 euros, et Hem : 402)!

Le court terme pour seule vision d'avenir?
En bref : si notre commune s'est endettée dans le passé, ce n'est pas pour des investissements ambitieux. On aurait d'ailleurs de la peine à en trouver, dans cette commune qui n'a toujours pas de Programme Prévisionnel d'Investissement. La majorité se contente de gérer le court terme.
Pourquoi donc alors l'endettement communal? Le rapport de la CRC nous le dit et le détaille : pour des dépenses de fonctionnement incontrôlées.
Et ce n'est certes pas le vote en faveur du maire d'une indemnité forfaitaire  de 12000 euros pour frais de représentation qui nous fera croire que c'est le seul bien commun qui guide la majorité actuelle, d'autant, heureux hasard, que le dépassement du seuil de 20 000 habitants lui donnera l'occasion d'augmenter ses indemnités .



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