Monsieur Vercamer, notre député, un grand démocrate?
Les riverains du site de l'ancien collège Elsa Triolet, à Hem, s'inquiètent du nombre de logements prévus à cet endroit, et des conséquences prévisibles sur le stationnement. Selon Nord-Eclair (édition du 7 octobre) le député-maire, Monsieur Vercamer, rassure : "Il y aura concertation le jour où le projet sera suffisamment avancé. Il sera modifiable, à la marge."
Nous voilà en effet franchement rassurés. La démocratie (participative?) pour Monsieur Vercamer, c'est :
1. Vous m'avez élu maire en 2008, donc je décide.
2. Même à propos d' un sujet d'intérêt local nouveau et important, pour lequel par définition aucun débat public n'a eu lieu en 2008, la règle numéro un s'applique.
3. Je consens à ajuster à la marge, mais c'est moi qui décide de la taille de la marge.
Cela a au moins le mérite de la franchise, mais c'est un type de raisonnement bien partagé dans la circonscription. Nous pensons au parc de Beaumont, à Croix...et nous pourrions sans doute multiplier les exemples wasquehaliens, en espérant que l'aménagement du centre ville échappera à cette règle!
Soyons justes: on trouvera sans doute un certain nombre de maires de gauche qui pensent et agissent de cette manière. Et pas forcément bien loin.
Mais le problème n'est pas là, ni même si c'est moralement soutenable, encore que... Le problème, c'est d'une part que ce n'est pas ainsi qu'on construit l'intérêt général, et d'autre part que ce n'est pas vraiment efficace du point de vue de l'action publique.
Dans ce cas, l'intérêt général, c'est une bonne cohabitation entre les anciens et les nouveaux habitants, par ailleurs tous potentiellement électeurs, c'est le partage harmonieux de l'espace public, c'est éventuellement l'installation éventuelle d'équipements publics, de cellules commerciales ...bref, tout ce qui favorise le mieux vivre. L'efficacité, c'est la recherche de solutions viables, et mobiliser l'expertise des habitants, qui est gratuite, c'est souvent trouver des idées que des techniciens n'imaginent même pas.
Mener la concertation le plus possible en amont, c'est faire des habitants les acteurs par leurs propositions du développement harmonieux de leur ville, et favoriser l'initiative collective.
Certes, il faut bien qu'à un moment, le conseil municipal fasse des arbitrages, mais les consulter à la marge, c'est en faire de simples consommateurs de l'espace public, renforcer le chacun pour soi . Dans cette affaire, il faudrait plutôt considérer comme une chance que des habitants s'emparent ensemble d'un problème collectif.
Sans grands mots, des municipalités s'engagent dans des démarches participatives au quotidien. C'est le cas, par exemple, à Loos en Gohelle.
Et si nous prenions ce chemin à Wasquehal?
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