à Roubaix et Wasquehal, c'est la grogne sur les nouveaux rythmes scolaires.
Les deux situations ne sont pas analogues. Les causes profondes du mécontentement ont peut-être cependant un point commun: une concertation bâclée, l'absence de projet partagé.
La modification des rythmes scolaires impulsée par le Ministère de l'Education Nationale visait plusieurs objectifs:
- diminuer la durée de la journée de travail des écoliers français, l'une des plus chargées d'Europe, et par conséquent les moins productives;
- conforter la mise en place de projets éducatifs globaux territoriaux articulant mieux et rendant plus cohérents le temps scolaire et le temps péri-scolaire.
Dans les deux cas, c'est raté.
A Roubaix, les intérêts des familles les plus modestes et de leurs enfants ont été oubliés. Oublié le fait que les mères et pères de famille sans emploi ont besoin de temps pour chercher du travail, pour bénéficier d'actions d'insertion... Oublié le fait que les activités péri-scolaires sont autant d'occasions de faire des projets avec les autres, de s'exprimer, de mettre en oeuvre et conforter au travers des activités proposées, en situation, une partie de ce qu'on a appris.
A Wasquehal, c'est l'absence d'un Projet Educatif Global (PEG) partagé qui entraîne le rejet, les activités péri-scolaires proposées étant plus juxtaposées que mises en cohérence. On a le sentiment que le choix de l'école du samedi 'est fait que pour satisfaire les habitudes des clubs et intervenants municipaux.
Un Projet Educatif Global devrait s'appuyer sur un diagnostic préalable partagé entre l'école, les associations, la municipalité et les parents, pour créer de la cohérence éducative.
Quand les municipalités, comme celle d'Hem, ont engagé depuis longtemps une démarche de PEG, le choix du samedi matin pour les cours n'a pas été vécu comme un problème majeur et l'essentiel des préoccupations s'est tourné vers le contenu et l'organisation de la journée.
Quand ce n'était pas le cas, on a "bricolé", pour répondre dans l'urgence à la commande ministérielle.
Certes, le pilotage ministériel n'était pas idéal, précisément par la focalisation sur les rythmes scolaires, en sous-estimant l'importance de la cohérence et de la qualité éducative, d'où la faiblesse du nombre de communes mobilisées dès 2013 dans le dispositif.
Mais, à l'échelon local, il est urgent de construire un Projet Educatif Global partagé, répondant aux besoins repérés des enfants, à partir d'un vrai diagnostic.
Partagé : cela veut dire qu'il faut prendre le temps d'écouter tous les acteurs, même s'il faut arbitrer à la fin.
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