lundi 30 septembre 2013

Pourquoi Manuel Valls se trompe? Les explications de Marie Blandin

C'est dans Médiapart ce soir :

http://blogs.mediapart.fr/blog/marie-blandin/300913/pourquoi-manuel-valls-se-trompe

On accuse bien à tort les écologistes, et, plus largement les défenseurs des droits de l'homme,  d'"angélisme". Et si, au contraire, c'étaient eux, au fond, les vrais pragmatiques, car ils continuent de vouloir construire une société ouverte?

samedi 28 septembre 2013

Cafouillages sur les rythmes scolaires?

à Roubaix et Wasquehal, c'est la grogne sur les nouveaux rythmes scolaires.

Les deux situations ne sont pas analogues. Les causes profondes du mécontentement ont peut-être cependant un point commun:  une concertation bâclée, l'absence de projet partagé.

La modification des rythmes scolaires impulsée par le Ministère de l'Education Nationale visait plusieurs objectifs:
- diminuer la durée de la journée de travail des écoliers français, l'une des plus chargées d'Europe, et par conséquent les moins productives;
- conforter la mise en place de projets éducatifs globaux territoriaux articulant mieux et rendant plus cohérents le temps scolaire et le temps péri-scolaire.

Dans les deux cas, c'est raté.

A Roubaix, les intérêts des familles les plus modestes et de leurs enfants ont été oubliés. Oublié le fait que les mères et pères de famille sans emploi ont besoin de temps pour chercher du travail, pour bénéficier d'actions d'insertion... Oublié le fait que les activités péri-scolaires sont autant d'occasions de faire des projets avec les autres, de s'exprimer, de mettre en oeuvre et conforter au travers des activités proposées, en situation, une partie de ce qu'on a appris.

A Wasquehal, c'est l'absence d'un Projet Educatif Global (PEG) partagé qui entraîne le rejet, les activités péri-scolaires proposées étant plus juxtaposées que mises en cohérence. On a le sentiment que le choix de l'école du samedi 'est fait que pour satisfaire les habitudes des clubs et intervenants municipaux.
Un Projet Educatif Global devrait s'appuyer sur un diagnostic préalable partagé entre l'école, les associations, la municipalité et les parents, pour créer de la cohérence éducative.

Quand les municipalités, comme celle d'Hem, ont engagé depuis longtemps une démarche de PEG, le choix du samedi matin pour les cours n'a pas été vécu comme un problème majeur et l'essentiel des préoccupations s'est tourné vers le contenu et l'organisation de la journée.

Quand ce n'était pas le cas, on a "bricolé", pour répondre dans l'urgence à la commande ministérielle.

Certes, le pilotage ministériel n'était pas idéal, précisément par la focalisation  sur les rythmes scolaires, en sous-estimant l'importance de la cohérence et de la qualité éducative, d'où la faiblesse du nombre de communes mobilisées dès 2013 dans le dispositif.

Mais, à l'échelon local, il est urgent de construire  un Projet Educatif Global partagé, répondant aux besoins repérés des enfants, à partir d'un vrai diagnostic.
Partagé : cela veut dire qu'il faut prendre le temps d'écouter tous les acteurs, même s'il faut arbitrer à la fin.

jeudi 19 septembre 2013

Roms : un jeu de mistigri inadmissible...

Presque tout nous sépare habituellement de Gérard Vignoble, pourtant, dans le concert des discours haineux de la droite (son voisin Cauche) et de l'extrême droite, on entend, sur la question des Roms au moins, une musique un peu différente.
Beaumarchais écrivait que "sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur". Reconnaissons au moins au Maire de Wasquehal le mérite d'avoir accueilli deux familles de roms, certes, à côté de la friche de l'incinérateur.
Il a aussi raison de clamer qu' "on parle d'êtres humains, d'une communauté, on n'a pas le droit de parler n'importe comment!". C'est un euphémisme.

Il interpelle le Président et il n'a pas tort:
- Pourquoi celui-ci n'exige-t-il pas de son  ministre de l'intérieur qu'il applique et fasse appliquer par ses préfets avec intelligence et humanité la circulaire interministérielle d'août 2012, que les associations de défense des droits de l'homme, avec l'aide de Cécile Duflot, avaient obtenues?
- Pourquoi est si peu mobilisé par l'Etat et les Préfectures l'argent que l'Europe met à disposition pour faciliter l'hébergement, le suivi social et sanitaire, l'insertion sociale, éducative et professionnelle  des Roms?
- Pourquoi, alors qu'on pourrait faire autrement, de nombreuses restrictions à leur emploi sont maintenues?

En revanche, il a tort quand il absout de leurs responsabilités les 86 maires de l'agglomération et la présidente de LMCU, maire de Lille, qui ne manque pourtant pas de relais auprès de l'Etat. Si chacune des 86 communes acceptait en moyenne une dizaine de familles, nous aurions largement contribué à solutionner les problème de l'hébergement des Roms,au lieu e les condamner à une errance mortifère et destructrice.

Cette errance complique tout le travail des éducateurs, de travailleurs sociaux qui entament des travaux, parfois mobilisent des fonds publics, pour que d'autres, plus loin, recommencent les démarches entamées.

Oui, bien sûr, les bonnes volontés doivent être encouragées, aidées par les préfets, mais il faut aussi tordre le bras à ceux des maires qui refusent la solidarité, voire, comme à Croix attisent les haines, pour que, chacun devant assumer sa part, les élus vraiment républicains ne craignent plus que leurs actions créent des appels d'air...

dimanche 15 septembre 2013

"Je suis pour le bien et contre le mal"!

"Je vous ai écoutés depuis longtemps.
J'ai compris que vous étiez tous pour le bien et contre le mal, et d'ailleurs quelques uns d'entre vous sont tellement d'accord avec ce programme qu'ils sont disposés, avec moi, à mettre toute leur expérience au service de ce projet novateur.
En me choisissant pour le mener, vous serez assurés que notre ville ira mieux."

C'est, en caricaturant à peine, ce qu'on peut lire dans une circulaire de propagande électorale diffusée à Wasquehal, et sur le blog. Ainsi peut-on y lire que le candidat et son équipe:
 
- répareront  notre ville ; bonne idée, c'est mieux que de la laisser se dégrader;
- redonneront de la fierté aux services municipaux; il n'est pas sûr qu'ils en manquent, mais sait-on jamais? Est-ce bien le problème?
- investiront pour préparer l'avenir; le tout est de savoir quel avenir;
- utiliseront les deniers publics sans gaspiller; c'est vrai, gaspiller c'est mal;
- rendront Wasquehal aux citoyens; comment? une fois tous les six ans? mystère.

Que conclure de ces platitudes ou de ces vagues propositions?

Si, réellement, une équipe municipale se met en place sur des orientations aussi floues, il est à craindre qu'elle se fracasse sur les réalités dès sa prise de fonction, en supposant que les électeurs lui fassent confiance sur cette base.

Si  cette équipe a, au moins, sinon un programme-c'est trop tôt-, mais des axes de travail sur la base d'un diagnostic , pourquoi ne les met-elle pas dès à présent au débat public?






jeudi 12 septembre 2013

Pour changer d'ère, rassembler les écologistes et la gauche sur Wasquehal

Je serai ce dimanche 15 septembre au matin Place de la République de Wasquehal avec mes amis d'EELV pour rencontrer les citoyennes et citoyens leur évoquer nos 14 propositions pour redonner aux wasquehaliens confiance dans l'action politique, pour ménager notre territoire, pour mieux vivre ensemble.

Je proposerai aussi à chacune et à chacun d'être les acteurs du choix de la tête de liste de rassemblement des écologistes et de la gauche à Wasquehal, au moyen d'une primaire citoyenne, comme à Béziers.

Nous imaginons cette  primaire au plus tard fin novembre, pour une campagne interne démarrant à la mi-octobre, et nous souhaitons que les autres forces politiques locales de gauche se déterminent positivement sur cette proposition.

Les points essentiels de la charte commune des candidats à la candidature pourraient tourner autour des valeurs suivantes:

- Rétablir la confiance dans la démocratie locale et associer les citoyens;
- Ménager notre territoire en y engageant la transition écologique;
- Promouvoir l'égalité et faire de la diversité une richesse;
- Créer les conditions du mieux vivre ensemble et d'une vie paisible dans la ville
- Porter à la Lille Métropole Communauté Urbaine une majorité écologiste, de gauche et démocrate.

Chacun-e- des candidat-e-s s'engagerait à respecter les résultats; la tête de liste serait animateur/trice d'un collectif (la liste à construire) qui prend ses décisions collégialement, à la majorité des voix.

Cette primaire citoyenne permettrait  à la fois de légitimer la tête de liste tout en mesurant le poids respectif des composantes du rassemblement, sur des bases locales.

A l'instar de ce qui est organisé à Béziers , des règles du jeu seraient déterminées. Les forces politiques parties prenantes mettraient en place un Comité d'Organisation composé de non candidats à la tête de liste et représentant les composantes politiques locales .

Comment ça pourrait marchre ?

Qui pourrait voter ?

Tous les citoyens français ou européens inscrits sur les listes électorales de Wasquehal ou qui répondent aux conditions pour y être inscrits . Lors des primaires, il suffirait de s'acquitter d'une participation au frais d'organisation de 1€ minimum et de signer l'engagement de reconnaissance dans les valeurs de la Gauche et des Ecologistes.

Quand ?

Les primaires auraient lieu à l’automne. Les candidats seraient connus au plus tard pour le 15 octobre pour déposer leurs parrainages.

Où voter ?

Un bureau de vote serait installé en centre ville.

Qui pourrait se présenter?

Les candidats devraient s'engager dans une charte commune et recueillir un nombre de parrainages citoyens et militants déterminé. Le Comité d'Organisation serait chargé de recueillir jusqu’à la fin ces parrainages et arrête la liste des candidats .

Ce serait une formidable occasion pour les écologistes et la gauche de débattre de projets pour la ville, de se mobiliser, et, au final, de rassembler autour d'eux, car ce serait perçu comme le lieu où se préparerait de manière publique et ouverte l'avenir de la commune.

Le ou la candidate qui aurait reçu les suffrages du plus grand nombre acquerrait une légitimité forte pour mener la campagne, et faire bouger les lignes.

Dans cette primaire, mes amis m'ont demandé de porter les couleurs de l'écologie. Je les remercie de leur confiance. Mais je souhaite être aussi celui qui facilitera et organisra le rassemblement pour changer d'ère!

mardi 27 août 2013

Tweet ou politique, faut-il choisir?

On peut se poser la question à la façon dont l'actualité sociale et politique est traitée dans les gazettes.

L'auteur de ces lignes s'est attiré un succès momentané auprès des journalistes pour un tweet promouvant le principe de précaution en politique.
La roche tarpéienne n'était pas loin.
Emu par le sort des employés de Roquette et voulant être utile, au nom d'EELV, j'ai commis  le communiqué suivant :

"On peut gloser à l'infini sur les règles de l'OMC. EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement.

Mais, même si le contexte international n'est pas favorable et si le coup de massue subi entraîne une tendance au fatalisme, il est encore possible d' agir pour tenter de sauvegarder des emplois et le site.
On peut gloser à l'infini sur les règles de l'OMC. EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement.

Mais, même si le contexte international n'est pas favorable et si le coup de massue subi entraîne une tendance au fatalisme, il est encore possible d' agir pour tenter de sauvegarder des emplois et le site.
Il est possible, localement, comme au niveau de la Communauté Urbaine et du Conseil Régional, d'accompagner un projet des salariés, sous forme de SCOP ou dans la recherche d'un repreneur : même en matière de textile, des niches d'activités moins soumises à la concurrence, surtout en lien avec le développement de filières innovantes. Plusieurs exemples nationaux montrent, par exemple Soleïado, qu'en changeant de créneau, la relance d'une entreprise textile est possible .

Les militants et élus d'EELV sont disponibles pour y travailler avec les représentants des salariés .


Dans une gazette locale, me voilà transformé en "yaka-fokon", et en optimiste béat parce que, parmi les solutions proposées, j'évoque le projet de SCOP.  Relisons donc soigneusement, à tête reposée, ce que j'écris:
"Il est possible, localement, comme au niveau de la Communauté Urbaine et du Conseil Régional, d'accompagner un projet des salariés, sous forme de SCOP ou dans la recherche d'un repreneur".

Cela ne tient pas dans un tweet, et c'est quand même très différent! Passons sur le fait que, dans le domaine de l'Economie Sociale et Solidaire, Europe Ecologie Les Verts dispose d'une expertise militante connue, pouvant se mettre à disposition des salariés.

Dans l'autre, on écrit que je prendrais le contrepieds de Francis Provost, qui dénonce les règles du commerce international. Heureusement que j'ai d'autres moyens que les gazettes pour lui faire savoir que j'ai écrit:
"EELV est favorable pour sa part à des règles internationales strictes en ce qui concerne la protection des travailleurs et de l'environnement. "
EELV ne se satisfait pas des règles de l'OMC, mais cela ne l'empêche pas de pratiquer une écologie positive, de proposer des pistes dans un contexte défavorable, d'où l'idée d'explorer des "niches" sur lesquelles la concurrence est moins élevée, en attendant mieux, bien entendu.

Là encore, ce raisonnement ne tient pas dans un tweet, et il est de fait plus facile de gausser le mot "niche" que de rendre compte aux lecteurs d'une réflexion élaborée.

Comme disait Claude Duneton, "méfiez-vous des morceaux choisis".

Néanmoins, le pessimisme de ces constats ne m'empêche pas de faire preuve d'optimisme de la volonté (tout le contraire de l'optimisme béat): nous finirons bien par convaincre les citoyens que la noblesse de la politique n'est pas d'user de formules simplistes, mais de forcer à la réflexion et à la mobilisation face à des situations forcément complexes.

dimanche 25 août 2013

La Contribution Climat-énergie ne peut pas ressembler à la "Taxe carbone" de Borloo

Concernant la contribution climat-énergie, je ne m'adresse pas à celles et ceux qui, de toute façon, réclament toujours plus aux pouvoirs publics et toujours moins à l'impôt.
Je m'adresse à celles et ceux qui veule vérifier si une mesure fiscale est utile ou pas, et sert bien à ce qu'il proclame vouloir faire.

1. La contribution énergie-climat, c'est mieux maintenant, parce que plus tard ce sera beaucoup plus cher:
Le réchauffement climatique est responsable de 300.000 morts par an et coute déjà 90 milliards d'euros (125 milliards de dollars) chaque année, selon un rapport publié par le Forum humanitaire mondial de mai 2009. Le coût des différents aléas climatiques augmente chaque année et peut devenir insupportable à l'horizon 2050.
2. Par cette contribution, il s'agit, pour les écologistes, d'une part, de dissuader ou diminuer des activités polluantes, et d'autre part de financer des activités non polluantes : transports en commun, isolation thermique...
3. Autrement dit, pour les écologistes, cette fiscalité doit se substituer à d'autres : baisse de la TVA sur la rénovation thermique, sur les transports en commun...
4. Les gros pollueurs doivent payer beaucoup, et il faut épargner les familles modestes; bref, il faut faire tout le contraire de ce qu'était la prétendue "Taxe carbone" de Borloo, qui exempait de multiples activités polluantes, d'où la censure du Conseil Constitutionnel.
5. Cette mesure doit s'inscrire dans une démarche visant à rendre la fiscalité plus juste: pourquoi l'automobiliste de base paie-t-il des taxes à la pompe et pas les compagnies d'aviation? Pourquoi y a-t-il encore tant de niches fiscales qui encouragent les activités polluantes?
6. Les écologistes, et, nous l'espérons, de nombreux parlementaires de gauche, seront vigilants pour que cette contribution ne soit pas détournée de son objet, soit payée par tous les pollueurs sans exemption.

Dans ces moments difficiles pour les finances publiques, la justice fiscale doit être un principe intangible. Ce n'est pas encore gagné, mais si nous y arrivons, nous aurons enfin une fiscalité intelligente, que d'autres pays européens développés ont su créer.